Depuis quelle année les françaises ont officiellement le droit de porter des pantalons ?

Faisant partie intégrante de la tenue vestimentaire de la femme moderne, le pantalon fût interdit aux femmes jusqu’à très récemment si l’on s’en tient aux textes légaux. Plus qu’un habit, il fût un véritable symbole d’émancipation et de reconnaissance des droits de la femme et notamment des féministes.

Historique de l’évolution du cadre réglementaire

Instaurée depuis plus de deux siècles, la loi du 7 novembre 1800 interdisant de porter des pantalons aux femmes n’a été abrogée qu’en 2013. Dans les faits, une ordonnance préfectorale précisait que les femmes ne pouvaient prétendre au port du pantalon qu’après demande acceptée seulement pour raison médicale. Aussi incroyable que cela puisse donc paraître, d’un point de vue légal, les femmes qui portaient des pantalons étaient donc toutes en situation d’infraction si elles n’avaient pas effectué de demande d’autorisation auprès de la préfecture. Néanmoins, des interdictions partielles furent levées respectivement en 1892 et 1909 par l’autorisation du port de pantalon pour les femmes qui tiennent soit les rênes d’un cheval soit le guidon d’une bicyclette.

Les raisons du refus

Dans l’esprit de la loi énoncée ci-dessus, il n’y a pas d’ambiguïtés sur les raisons de l’interdiction. En effet, le travestissement de la femme est prohibé pour éviter de les confondre avec des hommes et les empêcher ainsi de prétendre à certaines fonctions ou métiers. Ainsi, bien que largement véhiculé, l’argument de l’esthétique de la femme seulement féminine dans de vêtement correspondant à son sexe n’est pas la raison principale. C’était juste un prétexte avancé naguère pour mieux faire passer les textes avec comme vrai objectif de préserver la supériorité masculine. En fait, en ces temps-là, la femme n’était pas considérée égale à l’homme et il fallait légiférer dans ce sens pour que cela puisse perdurer.

Une abrogation symbolique

Ce texte avait rencontré au fil de temps plusieurs critiques et les autorités législatives ont été sollicitées à maintes reprises pour abroger cette loi. Comme le texte n’a pas été respecté depuis longtemps, les élus prétextaient souvent la frivolité de la demande en mentionnant l’abrogation implicite de l’ordonnance du fait de l’incompatibilité avec les principes d’égalité énoncés dans la Constitution. Pour marquer son refus, la Préfecture de Paris qualifia même d’archéologie juridique cette disposition, pourtant ceci ne constitue pas un acte administratif de caducité. Plus qu’une question de garde-robe, il y a l’enjeu de l’égalité et d’un texte liberticide qui exige de différencier les sexes par des vêtements spécifiques.

Aujourd’hui, avec l’aboutissement final, on se souviendra de la première requête initiée en 1887 par Marie-Rose Astié de Valsayre qui adressa une lettre aux députés pour demander cette abrogation.

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